Du 11 au 17 avril 2010 (Aust.)

Territoire du Nord : Jumping Crocodile Cruise - Darwin - Litchfield National Park - Katherine (du 11 au 17 avril 2010)

* Jumping Crocodile Cruise

Le Lonely Planet nous informe que cela tient un peu du spectacle de cirque, mais qu’il est néanmoins impressionnant de voir sauter des crocodiles cherchant à attraper un morceau de viande au bout d’un fil.

En fait, ce n’est pas tant un cirque. Même si nous pouvons ressentir que ces animaux ont une certaine habitude du passage du bateau, le fait de « sauter » est quelque chose de naturel pour eux : ils sautent par exemple pour attraper des proies se trouvant sur des branches d’arbre. Ils sont en outre dans leur habitat naturel, sans que quiconque ne les force à venir.

Pour le côté impressionnant, tout à fait d’accord par contre. Voir ces « salties», qui peuvent mesurer plus de 6 m de long, sauter et ouvrir leur gueule pour attraper leur maigre pitance, en sachant qu’ils pourraient très bien faire une seule bouchée d’un être humain, donne assurément des frissons. Dans le Territoire du Nord, on recense chaque année plusieurs décès dus à des attaques de crocos.

Il rôde approximativement 100.000 crocos dans tout le Territoire du Nord pour une superficie de 1.349.129 km2 et une population estimée à 200.000 habitants.

Afin de protéger la dite population, une quarantaine de pièges sont en permanence en place. Les crocos y sont capturés pour être transférés dans des fermes d’« élevage ». Les nids sont également traqués et les œufs retirés et placés dans lesdites fermes pour être incubés. A l’âge de trois ans, ils terminent leur existence en… sac, chaussure et autre accessoire de mode.

* Darwin

Le premier Britannique à visiter le port actuel de Darwin fut vraisemblablement le Lieutenant John Lort Stokes à bord du navire le « Beagle » en 1839. Le capitaine du navire, le commandant John Clements Wickham, lui donna le nom du naturaliste anglais Charles Darwin qui avait voyagé avec eux deux fois lors de précédentes expéditions.

Darwin, Charles, ne verra jamais la ville qui porte, depuis 1911, son nom.

Darwin, ville plaisante, ville vacances, mais en Australie il y a toujours un mais ! Pas de baignade ici, comme sur toutes les côtes de la partie nord-ouest et nord-est de l’Australie, car d’octobre à mai principalement, mais en fait également tout au long de l’année, les méduses venimeuses peuvent y sévir. La méduse boîte et l’irukandji (1 ou 2 cm de diamètre à peine) se promènent le long des côtes. Leur piqûre est potentiellement mortelle. De plus, les crocos rôdent dans les parages.

Par conséquent même si la couleur de l’eau est magnifique, il est beaucoup plus prudent de la regarder que de s’y baigner. J’en avais presque oublié les cyclones dont la période à risque n’est pas encore terminée.

Nous avons visité le « Museum & Art Gallery of the Northern Territory ». Un bon moment de détente entre l’art aborigène, la galerie des animaux, l’espace consacré à Darwin, à la vie de la mer de Timor et à l’historique du cyclone Tracy.

Traçy, le soir de Noël 1974, a ravagé Darwin en six heures seulement. 65 morts, 60% des bâtiments détruits… Outre les photos d’époque et les reconstitutions, les bruits réels enregistrés ce soir-là furent impressionnants. Difficile de rester jusqu’au bout de l‘enregistrement.

Nous avons passé une belle soirée sur le quai dénommé « Stokes Hill Wharf » - en mémoire du lieutenant John Lort Stokes du Beagle - le long de la mer, où des échoppes de restauration de toutes sortes - asiatique, fish and chips... cherchent à attirer le passant.

Au menu en ce qui nous concerne : grosses crevettes et sauvignon blanc. Encore un ciel superbe, une masse nuageuse impressionnante et les couleurs chaleureuses d’un beau coucher du soleil pour agrémenter le tout. D’énormes poissons, ainsi qu’un dauphin, viennent nous rendre visite.

* Lichtfield National Park

Camping aux portes du Lichtfield National Park. Sympa, nous passons pour ainsi dire la soirée avec… le chien du proprio. Première soirée depuis Exmouth, soit depuis 25 jours, où la température est vraiment agréable. On ne suffoque plus. Nous mangeons dehors.

Joli parc, certes. Belles cascades, certes. Mais toujours le même problème : les crocos.

* Katherine

Retour à Katherine, passage obligé pour se rendre à Alice Springs. Nous en profitons pour visiter une école particulière, la plus « grande école du monde » : the « Katherine School of the Air ».

Elle rassemble un petit 250 élèves de 3 à 9 ans certes, mais se répartissant sur un territoire d’une superficie de plus de… 800.000 km2 !

L’école fut créée en 1966 afin de scolariser les enfants qui vivent dans l’outback, dans l’isolement le plus complet . Les premières leçons se donnaient à travers la radio. Aujourd’hui, grâce aux satellites, ces enfants peuvent suivent leurs leçons via internet et communiquer en images avec leur professeur.

L’école est ici en fait un « studio » meublé d’ordinateurs et de plusieurs caméras. L’institutrice y siège devant son écran, en interaction avec les élèves. Une séance dure +/- 40 min.

A noter que nous avons retrouvé ce type d’école à Alice Springs ainsi que dans l’outback du Queensland.

Une pause déjeuner s’en suit à « Bitter Spring », petit bassin d’eau translucide au milieu des palmiers. Ici pas de crocos, juste quelques baigneurs.

Stop pour la nuit au Daly Waters Pub Caravan Park, soit un camping doté d’un pub, pour notre plus grand bonheur. Cela fait des lustres que nous n’avons plus fréquenté un endroit « social ».

L’endroit, l’ambiance, nous donnent envie d’accepter la proposition du menu du soir.

Nous sommes dans le plus ancien pub du territoire du Nord.

 Il aurait sa licence depuis 1893. Mais ce n’est pas tant cela qui nous attire. L’intérieur est pour le moins original. Il faut baisser la tête pour passer sa commande afin d‘éviter un nombre impressionnant de… soutiens-gorges. Un peu plus loin, la tête se prend dans des tee-shirts. Plus loin encore des casquettes, des tongues et autres accessoires vestimentaires ornent les murs et le plafond.

Aux murs flottent également d’innombrables billets de banque tandis que des centaines de cartes de visites, photos et copies de cartes d’identité tapissent le pourtour du comptoir. Plus un centimètre carré de libre dans tout cet espace.

Nous mangeons en « terrasse », puis faisons la connaissance d’un Australien qui a fait arrêt ici sur la route vers sa contrée natale, le Queensland. Il travaillait dans un mine au nord de Perth . Il a le projet de partir en Amérique latine. Asta luego qui sait…

Le lendemain, nous continuons notre route vers Alice Springs. Les températures sont toujours agréables, pas plus de 33°. Pour la 1ère fois depuis notre arrivée en Australie, je prends le volant. Sans trop de risque. La route est rectiligne.

Nuit à Tennant Creek. Etrange ville que Tennant Creek. Elle ne donne aucune envie de la connaître davantage. Des personnages aux allures bizarres déambulent dans les rues sales de la ville…

Comme à bien des endroits dans le territoire du Nord, restriction au niveau de l’alcool. Nous achetons du vin, sans pouvoir en prendre plus d’une bouteille par personne et en laissant une copie de notre carte d’identité.

Le lendemain, nous continuons notre route en direction d’Alice Springs.