Du 26 sep au 8 oct 2010 (Bol)

Bolivie : La Paz - Potosi - Sucre - Uyuni, le Salar d’Uyuni et le Sud Lipez en 4x4 (du 26 septembre au 8 octobre 2010)

*La Paz

Nous sommes heureux de quitter le Pérou . Apres avoir passé sans problème la frontière, stop lunch à Cobacabana. Non, ce n’est pas la célèbre plage de Rio de Janero au Brésil. Cobacabana en Bolivie serait en fait à l’origine du nom de cette fameuse plage brésilienne et ce, suite à une promesse, faite à la Vierge de Copacabana, par un marin égaré au large des cotes brésiliennes.

Nous découvrons enfin un beau paysage qui défile sous nos yeux.

Le Lac qui fait rire les enfants est le plus haut lac navigable du monde. Il se situe à 3.810m.

Il serait à l’origine de la civilisation inca. Sorti des eaux du lac, Manco Capac, descendant du dieu Soleil, dirigea sa tribu vers le nord et fonda Cusco, future capitale de l’empire.

Son eau est d’un bleu profond et serait à une température de… moins 9 degrés. Nous vérifierons même si avec l’altitude, l’eau gèle moins rapidement.

Le lac est né de la lente dérive des continents. Lorsque l’Amérique du Sud rencontra la plaque océanique du pacifique, il y a 65 millions d’années, ce choc créa les Andes et emprisonna une lagune. La forme profonde du Titicaca a pu donner naissance à un lac, tout ne s’étant pas évaporé comme par exemple plus loin en Bolivie au Salar de Uyuni.

Sur le bord de la route, des chiens sont installes en attendant probablement que les passants leur jettent quelques morceaux de pain, comme nous le ferons par la suite en suivant l’exemple de la voiture bolivienne qui nous précédait.

Pour aller vers la Paz, nous devons traverser le Lac sur une barge à fond plat. Barge oui… Encore des émotions. Après le vol à Puno, un camping-car dans le Lac Titicaca ? Tout l’équipage Jansen est sorti du camping-car et ne peut que constater qu’il tangue dangereusement à la moindre vague. Xavier joue les vérins ou amortisseurs afin d’amenuiser tant que faire se peut le tangage infernal.

Nous avons réellement cru qu’il allait finir comme épave pour la prochaine attraction touristique ! Xavier, l’homme « fort », à tout fait pour contrer le tangage intempestif, ce fut un succès !

Arrivée à la Paz en fin de journée, dans la capitale la plus haute du monde perchée à 4.000 m.

L’environnement est tout à fait insolite pour cette ville qui s’éparpille dans un canyon aux couleurs ocres.

Le décor est même lunaire par endroit et une centaine de pics enneigés, de plus de 5000m, veillent sur cet ensemble incroyable.

Nous sommes à l’Oberland Hôtel, chez un Suisse allemand. Nous faisons la connaissance d’un couple de Hollandais partis sans date de retour ainsi que de « Martinautourdumonde.com », une famille française en voyage pour 5 ans afin d’effectuer des reportages sur les solutions durables dans le monde.

La ville est plus que chaotique, la circulation y est dense et il y a du monde, du monde à n’en plus finir dans les rues. Les commerces débordent sur les trottoirs. Il n’y a pas d’endroit calme dans cette ville. Tout est brou abra. Sans dessus dessous, bref fatiguant ! Heureusement l’ hôtel est à l’écart de la ville, au calme !

Nous y avons passé trois jours à arpenter les rues à la recherche d’un… ordinateur, eh oui. Peine perdue .

*Potosi, 4.090m

Sur la route des paysages variés s’offrent à nous. Montagnes pigmentées de jaune, beau lac et flamants roses, plaines arides bordées de montagnes, route bordée de roches rouges.

Arrivée, comme d’habitude à la nuit tombée. Potosi est animée et circuler dans ses rues étroites n’est pas facile. Pas moyen de s’installer autour de la place pour dormir avec notre camping-car. Après maintes recherches, nous trouvons enfin un parking fermé.

Nous arriverons tant bien que mal à nous trouver une place parmi toutes les voitures des locaux. Nous y resterons 2 jours. L’endroit est plutôt triste et nous ne revenons que pour dormir. Pratique d’ avoir sa maison avec soi. Dans cet endroit sinistre, il nous suffit de fermer tous les stores et nous sommes chez nous, confortablement installés sans se soucier de ce qui se passe à l’extérieur.

Séjour balade en ville, visite des musées et de la mine.

Cette « ville » serait selon le routard reconnue comme l’une des plus belles villes d’Amérique du Sud. Grace à l’exploitation de sa mine d’argent (sur le Cerro Rico, la colline riche), au milieu du XVII siècle Potosi était aussi importante que Paris ou Londres. Le baroque s’expose donc ici à chaque coin rue. Depuis 1987, Potosi est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco.

L’expression dans Don Quichotte, où Cervantès fait dire à son héros «Val un Potosi » -« vaut un Potosi », reflète donc bien l’époque de sa splendeur.

De plus, d’après les historiens, le flux d’argent des mines de Potosi vers l’Europe fut une condition sine qua non du développement du capitalisme sur notre continent.

A Potosi, on frappait aussi la monnaie jusqu’ en 1869 à la Casa national de Moneda, devenu un musée où, pour le folklore, Xavier a pu frapper sa propre pièce…

Visite de la mine un samedi, nous ne verrons pas de mineurs. La veille était le dernier vendredi du mois, un jour de fête dédié à la Pachamama (déesse de la terre). De plus une fête populaire de San Bartolomé s’y déroule. Le « spectacle » n’en reste pas moins d’un autre siècle, glauque et triste.

Le Cerro Rico est aujourd’hui un énorme gruyère. On y dénombre plus de 120 exploitations aux innombrables galeries. La marche dans ses entrailles ne me réjouit guère…

Les 6 000 mineurs, lâchés par le gouvernement depuis que la mine n’est plus rentable, s’organisent en coopérative. Leur situation est de plus en plus précaire et nous sommes invités à leur apporter des bouteilles de soda, des feuilles de coca qui, mâchées et agglutinées, leur servent de filtre contre la poussière et leur donnent de la force. Sans oublier des mèches et de la… dynamite !

*Sucre, 2790m

Capitale constitutionnelle du pays, même si La Paz est la capitale de fait. Egalement inscrite au Patrimoine mondiale, offrant ainsi de beaux bâtiments coloniaux. Elle porte le nom du maréchal Sucre qui prit la tête du pays suite à la démission de Bolivar, le « Libertador ».

Ville calme, détente, belle place où nous nous garons et resterons pour la nuit. Nous avons enfin réussi à trouver un resto ouvert, avec une terrasse surplombant la place. Nous déjeunerons puis nous nous installerons sur un banc de la place et y passerons toute l’après midi. Xavier et Charline profiteront des services de cirage de chaussures de deux jeunes garçons.

Nous ne resterons qu’une seule après-midi sous le soleil, un beau dimanche, sous la devise nationale bolivienne… « L’union fait la force », inscription que l’on peut lire sur le fronton d’un édifice officiel dominant la Plaza de Armas.

*Salar d’Uyuni et le Sud-Lipez en 4x4

Selon le routard, la route entre Sucre et Uyuni est goudronnée. Elle l’était mais en partie seulement. Après Potosi, les choses se compliquent . Le bitume fait place à des pistes de sable ou de cailloux, voie de terre ou de piste en travaux. Bref, on peste de nouveau car nous ne nous y attendions pas. Le bitume alterne avec les pistes. A chaque fois de faux espoirs. Le plus frustrant, est que la piste longe parfois cette longue bande goudronnée sans que nous puissions l’emprunter ! Nous devrons même suivre un bulldozer en pleine manœuvre qui nous ouvrira la « piste ».

Les paysages sont variés, tantôt des pleines arides, tantôt de la rocaille ou un panorama qui s’ouvre devant nous de façon majestueuse. Arrêt lunch avec une vue imprenable sur la vallée.

Arrivée à Uyuni et réservation de notre excursion de trois jours en 4x4. J’ai la place d’honneur avec Charline, a cote du chauffeur. Nous serons au total trois couples, dont un couple de Brésiliens et l’autre d’Espagnols. Ambiance sympathique dans le plus vieux 4x4 de toute la région.

Temps forts :

- Le Salar à 3.650m, immense désert de sel de 12.500km. Le plus grand du monde, l’équivalent de deux départements français, d’un blanc magnifique à perte de vue, contrastant avec le bleu azur du ciel.

Selon les experts, sous cette croute de sel, git plus de la moitié des réserves de lithium du monde. Le site uniquement touristique actuellement, va-t-il faire place à un site d’exploitation de ce métal alcalin… ?

- Nuit dans un « refuge » par -10dg, sans chauffage

- Les « geysers Sol de Manana ». Levés aux aurores à 5h du mat et départ tjrs par -10d vers le site. Dans le 4x4, pas de chauffage. Nous ne nous souvenons pas avoir eu un jour plus froid que ce matin-là. Un froid extrêmement piquant accentué encore par la ventilation du pare-brise...Mais même frigorifiés, nous apprécions le magnifique paysage que nous découvrons au levé du jour. Toutes ces fumerolles nous transportent dans un monde surréaliste, digne d’un décor de cinéma. Vint ensuite un bain pour les plus courageux dans les eaux à 37c de la laguna Polques. Nous n’en ferons pas partie.

- Les superbes paysages du désert de Dali. Immensité de sable brun à l’écart des volcans où se dresse un ensemble de pierres presque ordonné. Ce qui me trouble à cet endroit, c’est ce silence. Rien, pas un bruit, c’est magique.

- L’arbre pierre du « desierto Siloli », pierre que le vent a façonnée en forme d’arbre.

J’en retiendrai :

- les paysages immenses cernés de volcans imposants, qui pour certains sont tjrs en activité et dont on peut voir les fumerolles de souffre ;

- les déclinaisons de couleurs de ces plaines et montagnes dans les tons bruns, ocres ;

- les espaces désertiques recouverts de gros cailloux, espacés les uns des autres. Nous pouvons sans peine nous imaginer qu’ils sont arrivés la sous forme de pluies à l’époque ou l’activité volcanique battait son plein ;

- la laguna verde et le volcan Licancabur, paisible lagune a 4.500m d’altitude d’un vert « trouble » ;

- la laguna colorada d’un rouge étonnant (du a une algue microscopique qui réagit a la lumière) où se baladent des flamants roses ;

Mais surtout, le silence, une expérience du silence que l’on ressent et qui a l’air de suspendre le temps.

Enfin, une impression générale d’être sur une autre planète.

Le lendemain de cette expédition, nous nous mettons en route pour le désert d’Atacama au Chili, avec comme 1ere étape Calama.

Cette fois nous savons que nous aurons plus de 6h de piste. Nous passons à la pompe pour faire le plein. Il est 8h du matin. Après 2 heures d’attente, pour cause de rupture de stock, nous nous entendons dire que pour nous les étrangers, c’est le double du prix… Et finalement, après notre contestation, il n’acceptera pas de nous en donner !

Ce système est mis en place afin d’éviter que les Chiliens dont l’essence est bcp plus chère, ne viennent s approvisionner ici puisque nous sommes non loin de la frontière.

Il existe deux types de pompe. Celles qui ne peuvent vendre qu’aux Boliviens (les nationales) et les autres. Mais aujourd’hui, celles qui sont approvisionnées ne sont que les nationales.

Nous sommes donc coincés. Il va falloir ruser. Nous faisons appel à l’agence avec laquelle nous sommes partis en expédition. Ils seront d’accord d’acheter à notre place le diesel dont nous avons besoin. Après « transvasage » de leur bidon de 60 litres dans notre réservoir, nous sommes enfin prêts à « affronter » les pistes vers le Chili. Il est 12h30 !

Que du plaisir qui nous attend sur ces tôles ondulées… Arrivés à la frontière avec le Chili, fouille du véhicule car interdiction de faire passer tout ce qui est d’origine animale ainsi que tous les fruits et légumes. Nous sommes les seuls au poste, les formalités seront vite accomplies.

Il fait nuit. Il nous reste encore non loin de 200km à faire.