Du 9 au 26 sep 2010 (Perou)

Pérou : Lima - Nasca - Arequipa - Cañon de Colca - Puno et le Lac Titicaca (du 9 au 26 septembre 2010)

*Lima

La ville est toujours aussi triste que lors de notre arrivée.

Séjour de deux semaines en appartement, dans le quartier agréable de Miraflores, en attendant l’arrivée du camping-car. Seuls moments cependant qui égaient vraiment notre séjour : les repas que nous prenons notamment chez « Hervé Bistro ». Outre la cuisine de cet ancien chef parisien étoilé qui nous ravit, la compagnie d’Hervé nous est fort agréable.

Nous ferons également une expérience culinaire dans un couvent ou les sœurs, carmélites mais non « cloîtrées », nous réserveront un accueil chaleureux et chanteront comme a leur habitude l’Ave Maria après le repas.

Nous récupérons notre camping-car. Il est impeccable. Nous allons enfin pouvoir reprendre la route.

Mais avant de partir à l’aventure, il faut équiper notre véhicule; placer une plaque de protection en-dessous du moteur, trouver du gaz et le bon connecteur… et surtout, un après-midi de septembre, le dégager du pont sous lequel nous l’avons coincé !

Xavier pensait qu’il passerait (en l’absence d’indication de la hauteur du pont bien évidemment). Et il est passé jusqu’ à la moitié du parcours. Puis crac, la route étant en « montée », le bloc de l’air conditionné positionné sur le toit est resté coincé entre deux « poutres ». Grâce à l’intervention des policiers du quartier, qui se sont littéralement pendus au camping-car, après avoir dégonflé les 6 pneus…, nous sommes heureusement parvenus a nous tirer d’affaire.

*Nasca

La route de Lima à Nasca est étonnante. Les paysages à la sortie de Lima nous semblent plus beaux que lors de notre voyage en bus vers Cusco. Le paysage sablonneux et gris fait place à un environnement plus vallonné et rocailleux. Nous roulons entre les monticules de rocailles, puis avons droit à une belle route surplombant l’océan. Nous sommes accompagnés, l’espace de quelques secondes, par des dauphins.

Etape à Pisco pour la nuit. Un village poussiéreux. Nous dormirons sur le parking d’un hôtel. Nuit et fête musicale catholique jusqu’ à 6h du mat juste en face !

Nasca, superbe plateau désertique aux couleurs rougeoyantes ou se s’entremêlent des lignes tracées sur le sol à perte de vue, des formes géométriques et des dessins d’animaux de taille gigantesque (certains pouvant atteindre 80 m de large).

A la lumière de la fin de journée, nous remontons le temps pour nous plonger, du haut du mirador, plus de 1000 ans en arrière. Nous découvrons les mains, l’arbre et le lézard (endommagé par la construction de la Panaméricaine).

Nous ne verrons donc que trois figures sur les nombreuses recensées (dont 18 d’animaux). Elles sont les seules visibles d’un mirador. Pour les autres, il faut prendre l’avion, ce qui n’est pas ma tasse de thé.

Le site de Nazca n’a pas encore livré tous ses secrets. A l’heure actuelle, la signification, le pourquoi et pour qui ce travail a été réalisé, reste un mystère. La mathématicienne allemande Maria Reiche (surnommée la fille de la pampa), qui consacra sa vie à leur étude et leur préservation, soutenait l’hypothèse controversée que l’ensemble représenterait un calendrier astronomique. Une étude récente indique, quant à elle, que les lignes correspondraient à des veines hydrauliques souterraines.

Grâce à la fille de la pampa, les lignes et les figures de Nasca sont inscrites au Patrimoine mondial depuis 1994.

*Arequipa (2300 m d’altitude)

Nous trouvons, grâce aux indications sur internet d’autres voyageurs, un endroit pour camper à l’intérieur de la cour d’un hôtel, le tout étant bien fermé et sécurisé.

Voici pour nous l’occasion de séjourner deux jours afin de vider nos valises et de tout ranger dans les armoires du camping-car.

Ici aussi nous sympathisons avec le patron, suisse, du resto le Zig Zag. Discussion sympa sur la situation politique en Belgique qui piétine toujours.

Arequipa, ce sont plus de 300 jours de soleil par an. Et nous en profitons car à Lima, la grisaille et le froid étaient davantage à l’ordre du jour.

La ville historique également inscrite au Patrimoine mondial est agréable, avec sa grande « Plaza de Armas » et ses belles arcades. Sur cette place siège une imposante cathédrale, plus large que haute, construite comme beaucoup d’autres bâtiments en pierre de lave blanche.

Dans l’ensemble, nous n’apprécions cependant qu’à moitié cette ville. Nous ne la trouvons pas aussi harmonieuse que Cusco. Les beaux bâtiments sont fréquemment cachés par des constructions moins flatteuses.

*Cañon de Colca (3200 m)

Nous empruntons notre 1ere piste d’Amérique latine, à contre cœur, mais nous y allons... Le but étant d’observer des condors. Nous parcourons 40km de piste. Poussières et tremblements au programme, mais aussi un fabuleux paysage.

Superbe canyon, le deuxième plus profond au monde avec un dénivelé de 3.200 m par endroits. Vertes cultures en terrasses qui nous rappellent un peu les rizières du nord du Vietnam.

La nuit tombe. Et nous ne sommes pas encore arrivés à Cabanaconde où nous avons décidé de passer la nuit. Nous prenons une femme en stop, surgie de nulle part sur le bord de la route. Elle nous indique un hôtel pour passer la nuit avec le camping-car. Cet hôtel se situe en haut d’un chemin bien étroit et bien pentu. Notre camping-car arrive quasi au-dessus, puis s’arrête net. Pas moyen de monter plus haut, ni de faire demi-tour... Heureusement un chauffeur de car professionnel se propose pour redescendre notre véhicule en marche arrière. Fatigue, Xavier lui laisse le volant. Apres le verre que nous lui aurons offert et un souper rapide a l’hôtel, nous dormirons sur la place, en contrebas.

Le lendemain, le spectacle est au rendez-vous. Nous sommes arrivés avant la grande affluence et avons pu apprécier le vol des condors : une belle « condorwoman » au plumage anthracite est passée par trois fois devant nous, nous toisant littéralement. Des condors jalonnent également la route. Lorsque nous repartons, nous pouvons les admirer à quelques mètres a peine, tandis que dans le ciel tournoie encore un beau condor au plumage blanc et noir.

*Puno et le Lac Titicaca

En cours de route, en direction de Puno, nous prenons deux nouvelles (enfin l’une doit bien avoir dans les 70 ans) auto-stoppeuses. Nous n’avons pas vraiment discuté ensemble, car ces dames étaient apparemment fort fatiguées. Quand elles ne glissaient pas de leur siège vers le sol (leurs pieds ne touchaient pas le plancher du camping-car), elles s’assoupissaient.

Passage pour la deuxième fois du col Patapampa, à 4800m, d’où il est possible d’admirer plusieurs volcans de plus de 5000 et 6000 m, ainsi que de très nombreuses apachetas, petits amoncellements de pierres destinés aux divinités de la montagne.

Arrivés à Puno, nous sommes heureux de trouver un endroit ou passer la nuit. Encore une fois renseigné sur internet par d’autres voyageurs, l’endroit est réputé « secure ». Nous garons notre camping-car à 100 mètres a peine du commissariat de police, le long de la cathédrale dont le curé, belge, nous rassure en nous confirmant que c’est un endroit très tranquille.

Le lendemain, nous partons en excursion pour les îles Uros, sur le Lac Titicaca. Ces îles représentent autant de constructions uniques au monde, puisque flottantes et faites de roseaux sur une épaisseur de quelque 3 mètres. Il en existe ainsi 45 amarrées les unes à coté des autres.

Nous faisons une visite « privée » sur l’une de ces 45 îles. Néanmoins, nous n’échappons pas à l’aspect « commercial » et sommes invités à jeter un coup d’oeil sur les étales de souvenirs. Nous serons bons joueurs et achèterons quelque chose à chacune des 4 échoppes.

De retour sur la terre ferme, nous avons faim. Avant d’aller nous sustenter, nous redéposons toutes nos affaires dans le camping-car. L’endroit est « secure » Tellement « secure » qu’à notre retour, une heure et demie après, nous constatons que nous avons fait un don de nos deux ordinateurs, ainsi que de notre caméra, du lecteur dvd et d’autres choses encore dont nous nous sommes apercus plus tard … Noël avant l heure pour les Péruviens.

Rien est n’abimé en-dehors de la serrure évidemment. Du travail de pro. Une déclaration s’en suit à la police pour les assurances, puis nous prenons la route afin de quitter cet endroit, assez frustrés.

Nuit avant la frontière bolivienne dans un village perdu au milieu de nulle part. Nous ne trouvons rien de mieux que la cour du commissariat de police pour passer la nuit.

Vivement la Bolivie…