Du 9 oct au 10 nv 010 (Chili, Argentine, Chili)

Chili : Calama - St Pedro d’Atacama (9-10 oct.)- En route pour Salta en Argentine – Mendoza et ses vins (10 au 19 oct.) - Retour au Chili (19 oct. au 10 nov.) - (du 9 octobre au 10 novembre 2010)

*Calama - St Pedro d’Atacama

Nous roulons de nuit depuis que nous avons quitté la Bolivie pour le Chili sur une nouvelle alternance de bitume et de piste. Nous ne saurons jamais si les paysages étaient aussi beaux que les paysages boliviens proches de la frontière chilienne.

Nous trouvons à Calama un endroit pour loger dans un espace de bungalows. Extinction des feux a 1h du matin. Le lendemain, douche dans une vraie salle de bain dans un mignon petit bungalow.

Calama est pour nous un petit retour, après trois mois, à la « civilisation ». Ici, à première vue, tout a l’air plus « moderne » et agencé comme cela pourrait l’être en Europe. Nous apercevons un vrai centre commercial. Nous en profitons pour aller examiner les ordinateurs. Il y en a un beau choix mais nous ne trouvons pas encore le bon rapport qualité-prix.

Un peu déçus, nous nous mettons en route pour St Pedro d’Atacama. Du beau goudron nous attend ainsi qu’une arrivée sur St Pedro impressionnante, avec une vue panoramique époustouflante.

Nous aurons aussi le plaisir de découvrir des paysages de la planète rouge, en fait, la « Valle de la Muerte », qui serait une déformation de « Valle de Marte » (Mars).

Aujourd’hui, en plus de Mars, nous passerons par la lune. Plus exactement la vallée de la lune. Quelques km dans un univers à part, fait de formations géologiques sculptées par le vent et d’une majestueuse dune de sable.

En 2012, le plus grand observatoire de radioastronomie jamais construit au monde (projet ALMA regroupant Américains, Européens et Japonais) devrait voir le jour dans les environs.

Nous ne sommes pas loin de San José, là où les 33 mineurs sont encore prisonniers de la mine.

Nous dormirons sur un parking à l’extérieur de la ville.

Pas d’excursions prévues car nous avons déjà vu le Sud Lipez qui est son équivalent bolivien.

Par conséquent, nous prenons le lendemain la direction de l’Argentine.

*En route pour Salta en Argentine

Longue, longue, longue montée jusqu’au Paso Jama à la frontière Chili-Argentine.

Devant nos yeux se déroulent encore de beaux paysages de lacs, d’étendues à perte de vue, des couleurs chaudes et un ciel azur. Flamants roses et vigognes feront aussi partie du décor. Passage à plus de 4800m.

A la frontière, le vent est de la partie et il fait un tantinet frisquet. Pour le reste, rien à signaler, peu de monde et nous passons sans problème.

Côté argentin, les paysages changent : grands plateaux arides puis environnement de terre craquelée brune où nous avons l’impression de rouler à l’intérieur d’un cratère. Nous verrons également des montagnes multicolores, arborant du vert, jaune, mauve, rouge…

Puis nous commençons à monter sur une route en lacets. Nous passerons un col à 4170m dans un brouillard dense. La descente quant à elle nous offre encore un paysage différent, une vallée dans les tons bruns, couverte par une épaisse couche de nuages. Ensuite la roche, de grosses pattes d’éléphant tantôt grises, tantôt vertes ou jaunes.

Nous passerons également par la montagne aux 7 couleurs, recouverte de violet, vert, beige…

Plus loin, le ciel est gris. Les montagnes toutes proches sont imposantes. L’ambiance est écrasante.

Ensuite le vert commence à faire son apparition pour devenir rapidement l’élément principal. La route quant à elle ne fait plus que 4m de large et est de plus en plus sinueuse. La nuit tombe et nous atteindrons Salta vers 20h.

Nous nous garons près d’un marché. Sympa ce petit marché artisanal. Resto et nuit dans la « rue ».

Finalement, le lendemain, nous finirons par trouver un netbook qui nous convient, mais nous n’avons toujours pas de clef modem internet.

Après ce bel achat, direction Cafayate. En route, nous passerons par un lac, mais nous n’avons pas envie de nous y arrêter pour la nuit. Il ne fait pas beau. Nous passons notre chemin.

Nous passons par une vallée réputée comme splendide, la Quebrada de Las Conchas . En journée, cela doit être sympa. Seulement, comme toujours, nous arrivons fin de journée et la nuit tombe. Bref, nous décidons de la refaire le lendemain. Nous pensions avoir trouvé une chouette bodega pour nous restaurer et passer la nuit. Mais quelle ne fut pas notre surprise, après 2 km de chemin de terre, de nous entendre dire : désolés, nous n’acceptons pas les enfants au restaurant ! Et même si il n y avait qu’un couple ce soir-là, pas d’exception !

Nous repartons déçus, frustrés. Nous irons nous restaurer dans un resto de Cafayate et logerons sur la place.

Le lendemain, le soleil est radieux et nous prendrons notre petit déjeuner en terrasse sur la place.

Nous irons ensuite découvrir à quoi ressemble « clairement » cette quedrabra…

La nature a donné des formes particulières à la roche couleur ocre; château, grenouille, gorges spectaculaires. Le paysage est digne d’un « Jurassic Parc » mais les prises de vues de l’appareil photos ne rendent malheureusement pas l’ampleur, ni l’ambiance de cet endroit.

Nous aurons fait en tout trois fois le parcours, une fois à l’aller en pleine nuit et un aller-retour le lendemain, car il n y a pas d’autre possibilité de route pour continuer vers Mendoza.

*Mendoza et ses vins

Ensuite donc en route vers Mendoza, la capitale du vin argentin. Nous nous arrêtons pour la nuit dans un village « non répertorié ». Nous dormirons sur la place après avoir mangé un bon hamburger d’un marchand ambulant et une bonne glace du glacier du coin, qui nous a cependant refusé la crème chantilly car celle-ci n’est autorisée que sur les coupes et non sur les cornets…

Avant Mendoza, stop au parc Ischigualasto. Il est fermé, nous sommes encore une fois arrivés trop tard. Nous continuons jusqu’à St Augustin dans l’attente de la visite que nous avons remise au lendemain.

Ce parc, patrimoine mondial de l’humanité, est une terre ancienne des dinosaures.

Trois heures de parcours en voiture en file indienne et arrêt pour explications des différents sites. Sympa mais en espagnol, en plein air, nous ne comprenons pas grand chose. Le déplacement a néanmoins satisfait notre curiosité. Ici encore des paysages lunaires, de la roche aux formes ressemblant à un sphinx ou à un navire. Le tout bordé d’une barrière rocheuse rouge type Grand Canyon.

Après la visite, nous reprenons notre route jusqu'à Mendoza. Nous n’y arriverons pas encore aujourd’hui. A la nuit tombée, nous nous arrêtons à St Juan. Nuit dans une rue de la ville. Le lendemain, nous souhaitions visiter le musée qui héberge le plus ancien squelette de dinosaure trouvé dans le parc Ischigualasto que nous venons de visiter, mais il est… ferme, pour changer.

Enfin nous voici à Mendoza. Ville cachée sous les arbres, les places sont belles et animées. Ville qui à l’air agréable à vivre. Nuits dans la rue.

Ensuite, visite des environs pour les vignobles. Lunch dans un petit resto sympa « casa de campo » (maison de campagne) avec un patron comme on les aime, charmant, attentionné et avec beaucoup d’humour. Nous buvons notre premier vraiment bon vin argentin. Un « Cabernet Cabernet », oui de 2 vignes distinctes donc, 2003, cuvée D. V. (Don Vincente, le fondateur) de Catena Zapata. Excellent. Nous irons ensuite déguster les vins de Carinae, un couple de Français fort sympathiques installés depuis 7 ans en Argentine. Ils nous proposerons gentiment de passer la nuit dans leur propriété au milieu des vignes. Nous acceptons avec bonheur cette proposition. Ce soir donc, diner dans les vignes au soleil couchant…

Brigitte et Philippe sont deux personnes charmantes qui élèvent des vins tout aussi charmeurs… Lui étant passionné d’astronomie a donné le nom de Carinae a ses vins. « Carina », latinisé par leurs soins en « Carinae », serait l’une des plus belles constellations dans le ciel austral. Elle accompagne les vendangeurs pendant la période de la « cosecha » (vendange, récolte).

Le lendemain, nous sommes un dimanche. Le dimanche de la fête des mères en Argentine. Tous les domaines viticoles, ou presque, sont malheureusement fermés. Nous entrerons néanmoins par un chemin de terre dans un magnifique domaine, avec vue imprenable sur la cordillère des Andes et ses sommets enneigés. Mais il est lui aussi fermé. N’étant pas entrés par l’entrée officielle, nous avons ensuite quelques petits soucis pour sortir. Les gardes ne veulent pas nous laisser partir. Surpris de nous voir, ils se demandent et nous demandent naturellement par où nous avons bien pu passer pour entrer dans ce domaine qu’ils sont censés protéger… Après un petit interrogatoire en toute sympathie et quelques coups de… fils, ils nous laisseront passer avec invitation à revenir le lendemain pour une dégustation.

Déçus par notre périple en « vain », nous retournerons déjeuner à la « casa de campo », où nous dégusterons notre second excellent vin argentin, de la maison française Lurton, un Malbec, Piedra Negra, de 2004.

Premier entretien du camping-car chez Iveco à Mendoza.

*Retour au Chili

Nous prenons ensuite immédiatement la direction du Chili par la fameuse route des Andes ! Magnifique route sinueuse. Arrêt au pied, ou presque, du plus haut sommet en dehors de l’Asie : l’Aconcagua, 6962m ! Nuit à Uspallala dans la rue. Le lendemain nous continuons et arrivons à la frontière chilienne. Cette fois, c’est « the big frontière » et il y a du monde. Des files de voitures, de cars, de camions. En bref, plus de deux heures d’attente et 8 guichets !

Nous avons même dû leur montrer comment il fallait procéder pour le carnet de passages en douane, et arrêter le tamponneur fou qui tamponnait et tamponnait partout… Fouille ensuite du camping-car : nous entrons une nouvelle fois au Chili ou, pour rappel, il est donc interdit d’importer de la nourriture d’origine animale mais aussi des fruits ou des légumes. Deux chiens et deux gardes ne trouveront cependant pas notre saucisson « oublié » au fond du frigo, derrière deux bouteilles de vins !

Le paysage nous offre quelques belles petites cascades et de jolies fleurs orange le long de la route, les premières que nous voyons depuis des mois.

Direction Valparaiso où nous espérons pouvoir trouver un endroit pour y séjourner une à deux semaines afin de renouveler notre carnet de passages en douane. Arrivés là, l’endroit ne nous plaît guère, quoiqu’en dise Le Routard, et nous passons rapidement notre chemin.

Nous dormirons le long de la côte, sur un parking en face d’un immeuble à appartements. Réveil avec vue directe sur l’océan. Accueil par les jeux aquatiques de quelques otaries.

Nous n’avons toujours pas trouvé l’endroit pour nous poser. Nous nous rendons à Viña del Mar, avec dans l’idée de se renseigner à l’office du tourisme sur les appartements à louer. Nous nous parquons et sommes prêts à partir, lorsque nous apercevons une dame qui se dirige en courant vers notre camping-car. Encore une compatriote ? Mais non. Cette charmante personne vient nous prévenir que nous devons faire extrêmement attention car, dans cette ville, ils viennent de se faire voler… leur camping-car ! Incroyable mais vrai, apparemment 4 camping-cars auraient été volés le week-end dernier ici et à Valparaiso. Bon. Véronique et Charline resteront dans le véhicule. Xavier ira seul prendre les renseignements. Et à la prochaine occasion, en plus de la chaîne et ses cadenas qui bloquent le volant et les deux portes, nous achèterons une canne de sécurité bloquant elle aussi le « timon ». Avec l’alarme, cela devrait les décourager.

Apres avoir rôdé dans tous les villages en bord de mer entre Valparaiso et Zappalar, nous trouvons enfin un appartement avec vue sur mer à Maitencillo. Il est relativement spacieux, mais pas vraiment à notre goût, ni vraiment très propre et néanmoins à un prix… européen ! Mais bon, cette petite station balnéaire est tranquille.

Nous y fêterons l’anniversaire de Charline le 27 octobre car nous avons trouvé par hasard le cadeau qu’elle souhaitait. Aussi, avant qu’elle change d’avis et afin qu’elle puisse jouer dans l’appartement, nous avons donc avancé cette festivité de quelques jours.

Au programme également : grandes lessives, tout y passe en plusieurs fournées à la « lavanderia » la plus proche. Un coiffeur et une coiffeuse désastreuse pour Xavier et Charline à Viña del Mar. Nos premières « parillas » maison. Et le grand nettoyage, 3 jours durant, du camping-car. Sans oublier un pneu « cloué », donc crevé, à remplacer.

Et puis une grande nouvelle et décision : notre « candidature » est acceptée pour un voyage extraordinaire de 28 jours en voilier à destination de… l’Antarctique ! Nous troquons donc 3 bons mois de voyage terrestre contre cette fabuleuse aventure en perspective, sur ce continent de tous les extrêmes et superlatifs : le plus froid, le plus venteux, le plus sec et le plus… beau !

Autre conséquence : nous vendons le camping-car des à présent ! Une affiche à l’arrière, des dossiers tout prêts, un futur petit site sans doute… Cela nous épargnerait un rapatriement évidemment coûteux.