Region des lacs à Ushuaia (Arg)

Argentine : région des Lacs (7 au 25 décembre 2010) - Epuyen - Parc National Los Alerces - Comodoro Rivadavia (26 au 29 décembre 2010) - Punta Arenas (30 et 31 décembre 2010) - Ushuaia (31 décembre 2010)

*Région des Lacs

Arrivée à Bariloche. Nous logerons dans un camping tout ce qu’il y a de commercial cette fois, le camping Petunia, route Bastillo. Ce sera à nouveau le grand nettoyage du camping-car pour qu’il soit le plus rutilant possible, et qu’il séduise, nous l’espérons, nos futurs acheteurs.

Nous faisons donc la connaissance à Villa La Angostura (à environ 60 km de Bariloche), de notre amateur, Eduardo, de son épouse et de deux de ses 5 enfants. Ils sont charmants et sont séduits par notreLaika Kreos 3003. Nos fêtons l’événement et mangeons un bout tous ensemble.

Notre halte dans la région durera un peu plus de deux semaines. Nous partagerons notre temps entre Bariloche et Villa La Angostura. Arrêt intendance, mais aussi excursions et belles rencontres.

Pour l’intendance, nous en profitons pour nous approvisionner en gaz et changer de façon préventive la batterie de notre cellule. Nous avons perdu un morceau de notre rétroviseur emporté par le vent patagon et devons donc nous renseigner pour savoir comment le remplacer. Il y a un bien un garage Iveco à Bariloche, mais malheureusement, il n’a pas cette pièce. Elle devra nous être livrée d’Europe.

Côté excursion : visite de la péninsule Llao Llao, petit parcours dans une réserve naturelle bordée de lacs et d’une ancienne colonie suisse dont subsistent quelques demeures; « Cerro Campanario » : petit télésiège qui donne accès à une vue de 360º sur les environs ; et balade à cheval le long du lac Gutierrez.

Une autre excursion organisée, que je ferai seule, me permettra de découvrir le Cerro Tronador et le Ventisquero, un glacier noir, étrange et spectaculaire, avec ses petits icebergs bruns flottant dans une étendue couleur crème. J’admirerai aussi les cascades Los Alerces, même si elles ne sont pas aussi grandioses que le prétend Le Routard. Le point d’orgue de cette journée fut cependant la panne au retour de notre minibus, dans une zone sans réseau de communication... Heureusement, il faisait bon et d’autres minibus passant par là, nous ont pris en stop.

Les points camping : citons les plus sympas au bord du lac Nahuel Huapi près de Villa La Angostura , une place avec vue magnifique sur le lac et les sommets enneigés. Sur le lac Mascardi, où nous avons fait plusieurs chapelles, mon préféré est celui ressemblant à un ranch avec une belle vue sur les montagnes enneigées également. Au bord du Lac Gutierrez, c’est là que nous passerons Noël en face d’une belle cascade. Endroit paisible et reposant.

Les rencontres : au camping, au bord du lac Nahuel Huapi, nous serons rejoints par l’un ou l’autre campeur dont deux Allemands. Nous passerons deux belles soirées avec Nadine et Thomas, partis il y a trois mois afin de réaliser le trajet Ushuaia-Alaska (www.koppa.ch).

A Bariloche enfin, Xavier tombera nez à nez avec notre… « double », eh oui, un autre Laika Kreos 3003 de la même année ! A son bord, une famille française. Paul et Marie, et leurs deux enfants Pierre, 3 ans, et Joséphine, 5 ans, sont en voyage depuis 9 mois. Ils ont débuté leur périple en Amérique du Nord et sont désormais sur la route en direction d’Ushuaia. Une rencontre insolite et bien sympathique, qui en étonnera d’autres… Notre camping-car faisait en effet déjà tourner beaucoup de têtes. Vous imaginez le torticolis que deux camping-cars identiques, aux plaques belge et française, ont pu générer.

Réveillon dans notre motorhome. La parrilla (barbecue) de cochon se transforme cependant très vite en spaghetti « Miracoli ». Le ¼ de cochon a en effet rôti un peu fort disons, et il ne reste plus que la graisse à se mettre sous la dent. Apres ces quelques pâtes pas trop réussies, la table prendra feu. Pour une fois que nous mettions des bougies … Ce fut donc un Noël enflammé.

Le jour même de Noël, nous avions heureusement réservé une table à l’hôtel Tronador, bâti par des pionniers belges en 1929, la famille Vereertbrugghen. Encore de la piste pour s’y rendre, mais le déplacement en vaut la peine. L’endroit est magnifique au bord du lac Mascardi, perdu dans la nature sauvage de la Patagonie. Le lac nous offre une belle couleur turquoise due au sédiment provenant du glacier tout proche.

A notre arrivée cependant, une nouvelle surprise nous attend. Nous pensions déguster un bon petit repas gastronomique et l’on nous annonce un… asado, soit un barbecue géant où l’animal est cuit « entier », à distance bien étudiée d’un feu entretenu par des « asadores », spécialistes de la question. Nous mangerons dans une pièce avec un bel âtre (Xavier bien sur) et de belles tables en bois, parmi les propriétaires, leur famille et d’autres convives. L’ambiance est bon enfant. Après le repas une petite promenade s’imposera pour moi pour profiter de ce magnifique paysage. Le vert des arbres, le bleu turquoise rivalisent avec le violet des lupins en fleurs et du rouge des coquelicots bordant les chemins.

Dans l’ensemble, nous avons connu dans la région des Lacs de nombreuses variations de temps, passant du soleil à la neige, à la pluie et au vent. Le paysage nous ravira néanmoins tout autant que la 1er fois. Les genêts bordant les routes sont toujours en fleur et nous avons cette fois eu le bonheur de pouvoir admirer la région sous un ciel dégagé.

*Epuyen - Parc National Los Alerces

Epuyen, arrêt dans un camping à l’accueil des plus serviable et charmant. Nous irons manger dans le petit resto avec un bel intérieur en bois juste à côté, puis extinction des feux.

Le lendemain, nous nous rendons au Parc National Los Alerces. 15 km d’un côté du lac, 5 km de l’autre pour nous convaincre de passer notre chemin. Les paysages ressemblent trop à ceux de Bariloche. Nous avons envie de changement, aussi direction la côte atlantique. La fin d’après-midi approche. Nous entamons notre troisième traversée transversale de l’Argentine. Xavier est visiblement pressé d’arriver. Il roulera une nouvelle fois sans interruption jusqu’à trois heures du matin, pour se poser à destination, en plein centre ville de Comodoro Rivadavia. Quant à moi, j’ai abandonné mon poste de copilote bien avant trois heures du matin et de mon lit, par la lucarne, j’ai pu admirer les étoiles. J’étais dans une navette spatiale, en orbite au tour de la terre.

Nous sommes à présent au bord de l’océan mais entre-temps Xavier a bypassé la forêt pétrifiée près de Sarmiento. Il y en a bien une autre plus loin sur notre chemin mais plus de 50km de piste doivent être empruntés pour y arriver et nous avons décidé de ne plus faire de « ripio ». Je dois bien avouer que je boude un peu.

*Comodoro Rivadavia

Rien, rien, strictement rien à faire ici, excepté la réparation de notre radiateur chez un concessionnaire Iveco. Voilà qui nous occupe et voilà aussi pourquoi nous voulons éviter de faire trop de piste.

La mer est bleue, le soleil brille… mais les paysages sont désertiques. Nous nous en doutions mais nous n’arrivons toujours pas à les apprécier. Le panorama est en outre parsemé de petits puits de pétrole, un spectacle peu réjouissant.

Nous continuons notre descente le long de la côte. Détour vers et halte à Puerto Deseado dans le but d’y faire une excursion et d’aller à la rencontre du fameux manchot macaroni, ceux avec des petites plumes jaunes sur la tête. Mais le prix est exorbitant et nous renonçons, non sans râler un minimum, car nous avons parcouru 250 km pour moins que des prunes.

La journée est déjà bien avancée. Nous sommes le 29 décembre et nous décidons, au vu des environs qui ne nous enchantent guère, de passer la Saint Sylvestre à… Ushuaia.

Nous nous mettons un peu la pression, car il va falloir s’organiser. Il nous reste un bon millier de km à faire et il nous faut acheter un nouvel appareil photo, un lecteur Dvd et un nouvel autoradio à Punta Arenas au Chili où tout devrait être moins cher (zone franche). Nous devons également nous assurer qu’il y a bien une place disponible au plus tard le 31 au matin pour la traversée en ferry de Punta Arenas à Porvenir en direction d’Ushuaia. Accessoirement, nous aimerions réserver une table dans un bon restaurant du bout du monde ainsi qu’une place de camping, même si nous avons de quoi fêter la fin de l’année dans notre motorhome.

Xavier reprend par conséquent le volant. Il le quittera à 2h du matin à la sortie de la ville de Rio Gallegos. Le matin, pas de temps à perdre. Il faut se rendre au plus vite à Punta Arenas, pour y faire nos achats. Mais avant, il faut tout régler par internet tant que nous sommes en Argentine, car notre clef internet ne fonctionne pas au Chili. Ok le cargo est réservé pour le 31 décembre à 9h, ouf ! Nous envoyons un e-mail au restaurant Chez Manu et au seul camping situé dans la ville d’Ushuaia, «La Pista Del Andino », puis nous fonçons vers la frontière chilienne où nous perdrons deux bonnes heures dans les files interminables.

Arrivés à Punta Arenas, nous courrons tels des fous, dans cette zone franche. Xavier débusque le lecteur et l’autoradio. Mais il est 18h et toujours pas d’appareil photo. Ce sont tous des modèles «inconnus ». Nous décidons d’aller en ville, tant pis, ils seront certainement plus chers mais il y aura plus de choix. Une fois en ville, ce fut la catastrophe. Rien de rien dans les magasins. Nous demandons conseil et l’on nous renseigne un centre commercial situé un peu en dehors de la ville. Ce dernier ferme ses portes à 21h. Nous y arriverons à 20h30. Au pas de course et un peu énervée, je fais toutes les boutiques vendant des appareils photos. Je souffle un peu. En réalité les magasins ferment à 21h30. Et je trouve mon bonheur. Re-ouf. Nous allons ensuite nous régaler dans un petit resto conseillé par le routard, vraiment très bon. Nous considérons d’ailleurs que cela fera office de repas de fête si, à Ushuaia, « Chez Manu » venait à être complet.

Nous dormons, dans le motorhome, sur le quai même de l’embarquement sur le ferry. Le lendemain, après une traversée d’un plus de 2 heures, nous sommes toujours au Chili et nous ne pouvons donc toujours pas vérifier si nous avons des réponses positives pour le restaurant et le camping.

Passage obligatoire par du « ripio » pour se rendre à Ushuaia : 140 km de piste… Nous prendrons Sebastian en stop, un jeune Chilien de 20 ans déjà baroudeur. Il se rend à Rio Grande mais finira par nous accompagner jusqu’à Ushuaia. Xavier fait son « Paris-Dakar », version « camping-car ».

Passage frontière vers l’Argentine, facile et rapide. Arrêt forcé à Rio Grande, les visses de notre plaque de protection sous le moteur se sont… dévissées. Elles ont sans doute été trop bien vissées par les mécanos du garage Iveco, lors de la réparation du radiateur à Comodoro Rivadavia. Et oui, l’Amérique Latine, c’est aussi cela. Dès qu’on y « répare » quelque chose, il faut s’attendre à ce que autre chose doive être réparé dans un bref délai...

Cela mis à part, les paysages de ce bout du monde sont magnifiques. La piste longe l’océan. Nous en sommes tout proches. Par moment, les montagnes au loin s’affaissent tranquillement pour laisser place à de vastes plaines. Même si le paysage est par endroit désertique, il laisse néanmoins entrevoir de beaux tapis de fleurs. Les guanacos, les chevaux sauvages, les flamands roses et autres moutons font partie de ce merveilleux décor.

*Ushuaia

Nous arrivons à Ushuaia, « el fin del mundo », ou nous déposons Sebastien au centre ville. Nous filons ensuite au camping. Nous savons maintenant que nous avons une table chez Manu. Re-re ouf. Il ne nous manque plus que la place de camping. Et re-re-re ouf (quelle vie de… ;-)), il reste une place, avec une belle vue sur la baie. Il est 19h et nous devons être au restaurant à 21h. Juste juste, pour nous préparer et nettoyer un minimum l’intérieur du camping-car recouvert, comme nous d’ailleurs, par une belle couche de poussière accumulée sur la piste du bout du monde. Arrivée avec un retard acceptable à 21h30 au restaurant (c’est- à -dire parfaitement à l’heure pour un Argentin). Ambiance « tranquille » et repas de circonstance.

Notre séjour à Ushuaia va maintenant quelque peu s’éterniser, dans l’attente du grand départ pour l’Antarctique, le 6 février. Balades et balades au programme…